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avons commandement, de tout nostre pouvoir et se­lon nostre debvoir, à empescher qu'il ne se face ou survienne aulcune sédition ou esmotion, ou aultres choses contre le voulloir et commandement de Sa Majesté, de maniere qu'il en recepvra le contente­ment qu'il en espere, de la mesme volunté et affection que nous supplions le Createur vous donner,
"Madame, en perfaicte santé très bonne, très longue et très heureuze vye.
"De Paris, ce xvime jour de Decembre mil vclxxi.
"Voz très humbles et très obéissans serviteurs,
"Les Prevost des Marchans et Eschevins de la Ville de Paris, n
A la Royne.
"Monseigneur, depuis nostre derniere depesche, graces ù Dieu, toutes choses sont à present en ceste Ville en fort bon repos, pour lequel maintenir et empescher que aulcune chose ne soit faicte ou at­tentée contre le bon voulloir et commandement de Sa Majesté, nous nous employerons avec tous ceulx sur lesquelz avons commandement, de telle sorte et courage qu'il aura occasion de s'en conlanter, et de la mesme affection que, attendant voz bons comman­demens , nous prierons le Createur vous donner,
"Monseigneur, en perfaicte santé très longue et très heureuse vie.
"De Paris, le xvime jour de Decembre mil vc lxxi.
"Voz très humbles et très obéissans serviteurs,
"Les Prevost des Marchans et Eschevins de la Ville de Paris.»
Et au doz estoyt escript :
A Monseigneur le duc d'Anjou, filz et frere de Roy, Lieutenant general de Sa Majesté et representant sa per­sonne en tous ses Royaulme, pats, terres et seigneuries de son obeissance.
"Monseigneur, d'aultant que nous doublions ce jour de quelque renouvellement de sédition et amas de peuple en ceste Ville, et pour ce empescher, nous nous sommes assemblez et adjoinetz avec Messieurs de Chastellet, et par assemblée advisé de séparer secrettement et soubz armes couvertes noz forces en trois endroictz de ceste Ville; asscavoir, partie en l'Université, ung aultre en Chastellet et l'aultre partie en l'Hostel de ceste Ville, où ilz seroient tout ce jour accompaignez de quelq'ung d'entre nous. Ce qui auroit esté faict et executté, de maniere que, s'il se feust apparu aucun pour troubler la concorde commune, il eust esté aussitost appréhendé et pu-
DU BUREAU                                               [i57i]
gny; mais, graces à Dieu, il ne s'en est faict aucune demonstration, ains sont passées toutes choses en bonne tranquilité et silence. De quoy nous vous avons bien voullu donner, Monseigneur, le present advis, ad ce que tout ainsi que pour l'amitié et bonne affection que de vostre grace vous portez à ceste Ville, et recevez grand desplaisir d'y veoir jouer une si piteuse trajedye, vous puissiez aussy participper au bien et aise que recepvrons d'ung si desiré repos et tranquilité. Vous suppliant, Mon­seigneur, faire encores tant de bien et honneur à ceste Ville et à nous en particullier, de voulloir faire trouver bonnes noz actions à Sa Majesté, si tant est que y prenez vostre chemyn, ainsi que nous mandez, et l'asseurer que, pour l'execution de ses bons commandemens, nous ne oublions riens de nostre debvoir et service que luy debvons; mais que nous nous y emploierons de tout nostre pos­sible, de sorte qu'il en recepvera le contentement qu'il en 'desire, et que vous, Monseigneur, en at­tendez de nous. Et attendant voz bons comman­demens, nous prirons le Createur,
"Monseigneur, vous donner en perfaicte santé très longue et très heureuse vie.
"De Paris, ce xvime jour de Decembre mil vclxxi.
"Voz très humbles et très obbeissans serviteurs,
"Les Prevost des Marchans et Eschevins de la Ville de Paris, n
A Monseigneur de Montmorancy.
25. — [Ordres aux arquebusiers
d'apporter leurs armes à l'Hôtel de Ville
et aux bourgeois de la rue saint-denis
de tenir un homme armé dans leurs maisons.]
17 décembre 1571. (A, fol. 265 r°; B, fol. 190 r°.)
De par les Prevost des Marchans et Eschevins de la Ville de Paris. "Cappitaine des harquebuziers de ladicte Ville, faictes apporter, demain de seoir, par tous ceulx de vostre nombre, voz armes en l'Hostel de ceste Ville, ainsi quc feistes samedy dernier, où vous envoyerez quelqu'un des voslres pour les garder, et les faictes tenir prestz pour, lors qu'ilz seront mandez, faire ce qui leur sera commandé, pour eviter toute esmotion populaire, suivant ce qui a esté mandé par le Roy, et à la seureté d'icelle Ville. Sy n'y faictes faulte, sur peine de privation de leurs estatz et aultres amendes qui seront advisées, selon l'exi­gence du cas.